Selon la source ADEME, chaque année, nous produisons plus de 320 millions de tonnes de déchets, la part belle revenant évidemment à la sphère bâtiment et travaux publics.
C’est pourquoi la loi promulguée le 10 février 2020 concernant la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire entend bien amorcer, voire accélérer, le changement de consommation et de production. Et AC Environnement s’inscrit naturellement dans ce mouvement grâce au nouveau diagnostic PEMD (Produits – Équipements - Matériaux – Déchets).
Publié le 07 juin 2022
Le cycle de vie des matériaux
En France, le secteur du bâtiment représente un volume de 40 millions de tonnes de déchets par an, 43% de l’énergie finale consommée et se place devant les transports, l’industrie et l’agriculture en termes d’émissions de CO². Les enjeux sont, disons-le, colossaux.
Pour comprendre ces notions, l'Analyse du Cycle de Vie des matériaux (ACV) est l’outil le plus abouti, standardisé et normé (NF EN ISO 14040 et ISO 14044). Il permet d’évaluer de manière globale les impacts environnementaux potentiels d’un produit, d’un équipement, d’un matériau ou d’un déchet.
Pour cela il va recenser et quantifier tout au long de leur durée de vie, de l’extraction de la matière première jusqu’au traitement de fin de vie, les mouvements physiques « de matière et d’énergie associés aux activités humaines », c’est-à-dire tout ce qui entre en jeu dans sa fabrication et ce que cela va impliquer de pollution.
Et aujourd’hui, au regard de ces informations, la déconstruction sélective des bâtiments, la valorisation des déchets et le réemploi deviennent incontournables.
Le secteur du bâtiment a ainsi pour objectif de répondre à nombre d’enjeux majeurs.
Il s’implique durablement dans une démarche d’économie circulaire en anticipant les pénuries futures de matières premières, il réduit son impact environnemental, agit en faveur de la reconstruction durable et de la préservation des ressources naturelles grâce à la production de matériaux alternatifs. Enfin, il répond aux objectifs réglementaires en terme de recyclage des déchets, il anticipe la future loi AGEC et contribue au label « Économie Circulaire » de l’ADEME.
Le nouveau diagnostic PEMD
Ce nouveau diagnostic PEMD répond à cette demande réglementaire et met l’accent sur l’obligation du réemploi des produits, des équipements, des matériaux et des déchets en vue de nouveaux chantiers à venir, et éviter d’enfouir ou incinérer.
Depuis le 1er janvier 2022, tous les propriétaires soumis au diagnostic « déchet issu de la démolition » devront réaliser un diagnostic PEMD.
- Sont concernés les démolitions de bâtiment et les réhabilitations significatives, de surfaces égales ou supérieures à 1000 m², de bâtiments ayant accueilli une activité agricole, industrielle ou commerciale ou, ayant servi à stocker ou fabriquer des produits dangereux.
- Sont aussi concernées les opérations de démolition et de réhabilitation concernant au moins deux corps d’état du second œuvre tels le chauffage, la plomberie, l’électricité, les sanitaires, les cloisons, etc.
Le diagnostic PEMD va alors déterminer « les possibilités de valorisation en prenant en compte la hiérarchie des modes de traitement ».
Pour cela, il va identifier, localiser et classer les éléments composant le bien immobilier en question, et va estimer leur état de conservation pour savoir s’ils pourront être directement réemployés sur le site ou ailleurs.
Quelles sont les différences avec l’ancien diagnostic ?
Avec le diagnostic PEMD, nous sommes passés à un niveau très important de données… et de qualité de données !
• Là où l’ancien diagnostic « déchet issu de la démolition » était obligatoire uniquement pour les projets de démolition d’au moins 1000 m² de plancher, le diagnostic PEMD concerne toujours la démolition, mais aussi les projets de réhabilitation dès lors que l’on va toucher à plusieurs corps de métiers du second œuvre.
De plus, cela ne concerne plus un seul bâtiment de 1000 m², mais une surface cumulée d’opérations. Cela peut donc s’adresser à plusieurs logements répartis sur plusieurs bâtiments dont la surface est égale ou supérieure à 1000 m².
• Précédemment, il n’y avait pas de prérequis et d’expérience particulière exigés pour le diagnostiqueur. Aujourd’hui, il doit avoir des compétences minimales avec un bac +2 dans les techniques du bâtiment, dans l’économie de la construction ou dans la prévention des déchets, ou bien justifier de 3 ans d’expérience dans des fonctions équivalentes.
• Le diagnostic « déchet issu de la démolition » ne s’occupait que de la catégorisation pour définir des filières d’élimination. Le PEMD va engranger beaucoup plus d’informations pour définir des potentiels de réemploi notamment en fonction de la nature des matériaux, mais aussi de leur localisation précise, leur état de conservation, leurs dimensions… cela peut même aller jusqu’à leur couleur.
• Il y a également des préconisations qui vont être données en fonction des éléments, avec des techniques de dépose, des conditions de stockage, voire de transport pour pouvoir conserver le potentiel de réemploi des différents éléments.
Quelle est la valeur ajoutée d’AC Environnement ?
Une solution logicielle aguerrie ! Mais pas seulement…
Pour pouvoir renseigner toutes ces informations, nos diagnostiqueurs ont besoin d’un outil adapté, performant et mature. Nous utilisons donc un logiciel qui permet aux équipes de faire la gestion des déchets en phase de chantier. Et lorsque le diagnostic est réalisé via le même outil, cela donne une continuité dans la donnée qui est extrêmement intéressante et permet aussi d’obtenir toutes les informations attendues sur les phases suivantes des opérations.
C’est un outil qui est simple d’utilisation, très intuitif et les équipes d’AC Environnement l’utilisent depuis le mois de janvier.
Il permet de fournir des livrables adaptés au besoin du client avec énormément d’informations, qu’elles soient sous format d’export pur de données ou des plans pour localiser précisément tous les composants mis en valeur.
Il est pourvu d’une bibliothèque de matériaux de base très fournie et compatible BIM. Ensuite, libre à chaque entreprise et diagnostiqueur d’alimenter sa propre bibliothèque pour permettre à tout le monde d’avoir des éléments à jour.
L’objectif pour AC Environnement, est que cette solution logicielle puisse s’insérer dans les outils digitaux du monde du bâtiment. C’est à quoi nous travaillons en partenariat avec notre filiale Digiliance : proposer une solution globale pour avoir de la donnée et de la numérisation au même endroit.
On espère ainsi pouvoir, assez rapidement, utiliser de la maquette numérique comme support pour localiser les données du PEMD, puisque ce diagnostic sera une couche supplémentaire de données dans la maquette.
Et c’est une sacrée valeur ajoutée en faveur du réemploi et de l’économie de matériaux !